Henri Laville (1915-1958) est un écrivain qui, s’il est né dans la Nièvre, a passé pratiquement toute sa vie dans l’Allier. Dès son plus jeune âge, c’est auprès de ses grands-parents paternels à Commentry qu’il vit la plupart du temps, y fréquentant jusqu’à l’âge de huit ans l’école primaire avant de rejoindre ses parents installés à Cosne-d’Allier. À 13 ans, il revient à Commentry, ville dont il fréquente le collège pendant trois ans. Enfin, il accède en 1931 à l’École Normale d’Instituteurs de Moulins. Sa carrière professionnelle se déroulera ensuite exclusivement dans l’Allier, de Vendat à Beaulon, puis Saint-Yorre, Saint-Pourçain-s/Sioule et Yzeure où il meurt en 1958 à 43 ans.
En 1937, désirant accéder au professorat, Henri Laville s’inscrit à la Sorbonne : il postule alors pour un poste de surveillant pour subvenir à ses dépenses. C’est cet épisode de sa vie qui sert de toile de fond au roman Cet âge est sans pitié, la vie de pion dans un orphelinat de la banlieue parisienne.
Cet âge est sans pitié, publié en 1948, est le deuxième roman édité d’Henri Laville après Petite frontière dont l’intrigue se rapporte assez étroitement à la jeunesse de l’auteur.
Bâtie sur l’expérience d’Henri Laville, cette histoire, tour à tour, nous étreint, nous choque, nous révolte, nous attendrit… Comment cela a-t-il pu exister ? Car enfin, il s’agit bien d’une guerre, où presque tous les coups sont permis, que se livrent enfants et surveillants.
Cette belle œuvre littéraire est le témoignage d’une situation encore présente dans les mémoires et qui peut avoir de fortes résonnances en Bourbonnais, terre d’accueil pour l’enfance en difficulté.